• MARIE VEUT VIVRE SES REVES -3-

    Voici le troisième chapitre

     

    Michel, a été ma bouée de sauvetage, autant que je l'ai été pour lui. Une bouée de sauvetage, en a t on besoin lorsque l'on revient sur la terre ferme ? Peut être, oui, si on a peur de retomber à l'eau. Je craignais qu'il ne se fasse des idées sur mon nouvel état de femme libre, et qui voulait le rester. Je devais absolument l'appeler, il n'avait même pas pu me présenter ses condoléances, j'étais partie dans mon mémorable fou rire au cimetière .

    Comment dire à Michel sans le froisser que je désirais prendre du recul et partir à Beauregard.

    « Prendre du recul » c'est la phrase hypocrite par excellence, C'est ce que l'homme dit lorsqu'il veut quitter sa compagne pour aller dans les bras d'une autre, j'ai connu plusieurs exemples, c'est une façon de partir sans faire trop de peine à celui ou celle que l'on quitte. Je devenais hypocrite moi aussi, je ne désirais pas arrêter notre liaison du jour au lendemain, je voulais choisir ma vie future, réfléchir.

    Pourvu que Michel ne me demande pas de vivre avec lui. Il me faudra lui annoncer ma décision assez vite avant qu'il ne perde la face devant mon refus.

    Je me fais l'effet d'être une garce. J'ai toujours eu tendance à m'incliner devant les décisions de mon entourage, par faiblesse, par fatigue, pour éviter les problèmes, et où cela m'a t il mené …...à un énorme gâchis.

    Même mes enfants me considèrent comme une petite chose qui ne prend aucune décision, qui se laisse manœuvrer au gré du vent. Je leur en veux d'avoir cautionner la tromperie de leur père, mais pouvaient ils faire autrement, JP n'aurait pas accepté que l'un de ses enfants lui fasse une remarque.

    Leur père, ce héros, ce pauvre homme qui a été séduit par une femme plus jeune que la sienne, sa secrétaire a tout les torts, l'aurait elle violé ?
    La promiscuité est forte entre un patron et sa secrétaire, ils sont en tête a tête souvent 8 heures par jour, bien plus qu'avec l'épouse qui reste à la maison ou travaille.

    Je n'oublie pas que moi aussi j'ai été secrétaire, comme on dit maintenant, « Assistante de Direction » j'ai toujours refusé de me considérer comme tel, le nom est plus pompeux mais le travail est le même.
    J'ai eu dans ma carrière plusieurs chefs, les femmes sont souvent les moins tendres, elles ont terriblement peur qu'un homme prennent leur place, aussi sont elles un peu « peau de vache ».

    Le croiriez vous j'ai eu une fois un patron qui m'a supplié à genoux de lui accorder mes faveurs. J'en rigole encore, mais à cette période j'avais moins envie de rire. J'étais en intérim, j'ai demandé à l'agence de me trouver une autre mission.


    Quels sont mes torts, parce que je dois en avoir, tort de n'avoir pas parlé avec JP lorsque j'ai appris son infidélité, tort de n'avoir pas essayer de reconquérir mon mari, tort de ne pas piquer une crise de femme bafoué, j'ai préféré m'effacer, ne rien dire, j'ai préféré le confort d'une vie bourgeoise, faire taire le qu'en dira t on.

    Je plains la maîtresse de l'homme marié qui passe son week end seule. Bien souvent l'homme lui dit : « je ne peux pas divorcer, ma femme est malade ou bien, mes enfants sont trop jeunes, etc...... »Ni l'épouse, ni la maîtresse ne sont heureuses.



    Je me décide à prendre le téléphone pour appeler Michel et et lui demander de passer quant il pourra, avec empressement il me dit qu'il sera chez moi dans une heure.


    Je ne l'ai pas vu depuis le décès de JP, peut être avais je un peu honte pour accepter une rencontre. Des tas de mots me passent dans la tête. Je suis très mal à l'aise et pourtant il me faut le voir, lui expliquer que je ne sais plus ou j'en suis.


    La sonnerie du portail me fait sursauter, j'ouvre et m'approche de la porte afin de lui ouvrir. Il arrive, un gros bouquet de roses couleur saumon dans les bras, Il m'embrasse tendrement sur la joue.

    « Comment te sens tu ?»
    Je lui répond en grimaçant et le remercie pour les roses, je l’entraîne au salon ou nous nous asseyons face à face.

    Un silence gênant s'installe. J'ouvre la bouche ne sachant que dire, avec un signe de la main comme pour me faire taire, il prend la parole.

    « Je sais ce que tu ressens, ou plutôt je m'en doute, je ne te mettrais aucune pression, prends ton temps, nous avons vécu de merveilleux moments, mais maintenant la situation est différente. En ce qui concerne l'administratif je peux t'aider si tu le désires, je veux rester ton ami, ton confident et je comprendrais que tu ne me demandes que cela.»

    Je baisse les yeux, comme il me connaît bien, j’acquiesce et entre deux sanglots je lui raconte ce que fut la semaine précédente, La police qui vient me prévenir du décès de JP, ma visite à l'institut médico-légale, mon questionnement, où, quand, pourquoi, comment, le petit sourire en coin de l'inspecteur de police, l'envie de lui mettre un gnon, sur son sourire ; l'organisation des obsèques, le coup de téléphone aux enfants, et puis les funérailles,
    « Ah me dit il, je comprends pourquoi je ne t'ai pas vu lors des condoléances, as tu des projets imminents autres que les démarches administratives »

    « Oui, j'ai beaucoup d'idées, mais je n'arrive pas bien à les mettre en place, je veux quitter Vienne, et aller habiter à Beauregard ».

    Il me regarde comme si j'avais dit une grossièreté.
    «  Mais quelle idée !, tu es folle ! »
    il se reprend « excuses moi ! Mais d’où te vient cette idée ?»

    « Tout Vienne est au courant de la façon dont JP est mort, je n'ai pas l'intention de continuer à amuser les Viennois, et puis même si la maison est celle où les enfants ont grandi, j'ai trop de souvenirs ici, je dois me reconstruire et ce n'est pas ici que je pourrais le faire, je pensais vendre la maison, mais finalement je crois qu'il serait plus judicieux de la louer, enfin, je vais voir, j'hésite à prendre une quelconque décision, un moment je pense blanc puis noir. »

    «  ah !, je vais te faire rire, j'ai dis aux enfants que j'avais un amant, ils pensent que c'est un jeune qui en veut à mon argent »

    Après cette boutade, je redeviens sérieuse. Nous faisons ensemble un petit brainstorming afin de noter les démarches les plus urgentes, banque, notaire, caisses de retraite de JP afin de demander la réversion de sa pension, et là cela devrait être coton, JP était toujours en activité, Je demanderai à Monsieur Rigaud de bien vouloir faire cela pour moi, il confiera ce travail à cette chère Nora.

    La journée est avancée, aussi, je lui propose de casse-croûter avec moi ce qu'il accepte avec plaisir.
    Salade verte et omelette de pommes de terre, arrosé d'un verre de vin blanc, mon pécher mignon.
    Je pense partir la semaine suivante à Beauregard, comme si de rien n'était car en règle générale j'y passe les mois d’Août, le plus souvent seule. Donc pas de changement, à moi le soleil et les balades sur les contreforts du Vercors.
    a suivre....................

    « JE SUIS HEUREUSE DE VOUS PRESENTERICI AUSSI C'EST L'AUTOMNE »
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