• MARIE VEUT VIVRE SES REVES -4-

    Voici un nouveau chapitre de la vie de Marie

    Bonne lecture

     

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    Le week end passe, assez maussade, malgré le grand soleil, je ne suis sortie que pour faire quelques courses alimentaires au centre commercial proche, je n'ai nullement envie de rencontrer des personnes connues. Je tourne en rond dans notre grande maison vide. Pourquoi dois je me cacher, je n'ai pas à avoir honte, mais c'est plus fort que moi, je n'ai envie de voir personne.
    Je n'ose pas aller dans la chambre de JP, elle est restée telle que je l'avais laissé ce lundi matin, après avoir fait son lit, rangé ses habits sur des cintres, etc......
    Il me faudra du temps pour porter ses affaires à Emaûs, peut être pourrais je demander à Antoine de le faire à sa prochaine visite.
    Nous partagions le bureau, cela m'est plus facile d'y retourner, je vais sur Internet afin d'avoir des détails sur la réversion de retraite des veuves. Ma retraite n'est pas mirobolante, Je me suis arrêtée de travailler lors de la naissance des jumelles, en 1972, j'ai repris le travail en 1980, j'ai tout d'abord travaillé pour des agences d'Intérim, puis j'ai pu être embauchée à la GAGELOC en 1984, mais dans une autre agence que celle de JP.
    En ce temps là il n'était pas encore chef de service du personnel, et en aucune façon je n'ai été pistonnée. Je n'ai eu cet emploi que grâce à mes talents de secrétaire bureautique. J'étais passionnée par les nouveaux logiciels. Au début, je travaillais sur MS DOS et la souris n’existait pas. Lorsque j'y pense, cela me fait sourire. Quelle évolution depuis 30 ans, je suis une pionnière.
    En ce qui concerne le notaire, JP et moi, nous nous étions fait une donation au dernier vivant. Je verrais plus tard ce qu'il y a lieu de faire. J'ai 6 mois pour faire la déclaration de succession.
    J'étais dans mes recherches lorsque le téléphone se mis à sonner. C'était Julia qui voulait savoir comment je me portais, Je lui fit part de mes recherches et lui demandais si elle pensait venir me voir à Beauregard vers le 15 août. Bien entendu me répondit elle, elle viendrait avec Olivier. J'étais ravie, il y a toujours eu beaucoup de connivence entre Julia et moi, Lucia était, elle, plus prés de son père.
    Je me sentais mieux, avoir un coup de fil de mes enfants me faisait toujours un effet positif, mon cœur se gonflait d'amour, je flottais sur un petit nuage. Et mon grand bonheur était lorsque l'on se retrouvait tous à Beauregard .
    Les jumelles ont été relativement facile a élever, du fait de cette naissance gémellaire, j'ai arrêté de travailler à leur naissance, Antoine avait 4 ans et il n'était pas ravi de l'arrivée de ces deux bébés qui lui volaient la vedette. Il était le chéri de son père qui faisait les rêves les plus fous quant à son avenir.
    Puis Julia et Lucia, sont arrivées, deux brunettes piquantes qui se ressemblaient comme deux sœurs et pas comme des jumelles monozygotes. Deux adorables fillettes qui attiraient toutes les attentions de la famille.
    Cette année là Antoine entrait à la maternelle, il s'est senti quelque peu délaissé, mis de côté, d'autant plus que j'étais fort occupée avec les couches et les biberons et que son père ne tarissait pas d'éloge sur ses filles. Antoine a certainement souffert de cette situation. Bien plus tard, nous nous sommes demandés si nous n'étions pas passés à coté d'une chose importante à ce moment là.
    Les filles ne se ressemblaient guère, elles étaient brunes aux yeux noisettes toutes les deux, mais la ressemblance s’arrêtait là. Julia était petite et ronde quant à Lucia elle était grande et mince. Déjà à la naissance elles avaient 7cm de différence et cela ne s'est pas atténué en grandissant, bien au contraire. Lucia était la sportive, la matheuse et la musicienne, Julia était la rêveuse, la danseuse et la littéraire
    Lucia, notre belle sportive contre toute attente, avait commencé des études musicales à l'école de musique de Vienne, puis son bac en poche elle est entré au conservatoire de musique de Lyon. A force de travail elle est devenue une virtuose du violon, elle voyage beaucoup avec des orchestres philharmoniques ou des quintettes à cordes. Son père en était très fier, Il avait dans son bureau à la GAGELOC de nombreux portraits de Lucia en train de jouer de son violon. Elle vit la plupart du temps dans la capitale et ne nous a jamais présenté un quelconque fiancé. Son leitmotiv « Mieux vaut être seule que mal accompagnée ». Je commence à me dire qu'elle n'a peut être pas tort.
    Quant à Julia, les livres étaient sa passion, dés qu'elle a su lire elle a dévoré tout ce qui lui passait dans les mains, elle a fait un peu de danse classique, mais la littérature passait avant tout . Après son bac littéraire elle s'inscrit à la fac afin de préparer un DUT information communication, option métiers du livre et du patrimoine, puis suivi une formation supérieure à l’Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (ENSSIB) à Villeurbanne. Enfin elle passa un concours pour entrer dans la fonction publique et décrocha un poste à Annecy dans l'une des nombreuses bibliothèques de cette ville. C'est à cette occasion qu'elle rencontra Olivier. Il se marièrent en 2000. Ce fut une belle fête, dans un restaurant au bord du Lac, JP était très fier d'emmener sa fille devant Monsieur le Maire. Olivier est charmant, peu causant il ne cherche jamais à se mettre en valeur, il est fou de sport de montagne, qu'il pratique chaque fois que son métier de vétérinaire lui en laisse le loisir. J'ai beaucoup de tendresse pour ce garçon, Il adore son épouse qui le lui rend bien, et c'est toujours un bonheur de les voir toujours aussi amoureux.
    Antoine, lui était moins bohème, rien ne lui plaisait plus que de construire, Sa jeunesse fut sans histoire, l'année du bac fut difficile, il le rata et dû redoubler, je dois dire que c'est cette année que me vint des doutes quant à sa sexualité, Lorsque nous partions en week-end à Beauregard, Antoine venait avec son copain de toujours, Mathieu, qu'il connaissait depuis l'école primaire. Mais cette année là, je trouvais leur attitude changée, une certaine gène avait l'air de s'installer entre eux. Antoine regardait son copain avec des yeux de merlan frit, pour ne pas dire avec des yeux de crapaud mort d'amour, et Mathieu ne venait plus que rarement à la maison, Antoine avait des notes épouvantables, son père avait beau tempêter tous azimuts, rien n'y faisait. J’essayais de discuter avec lui, mais je n'obtenais que de vagues réponses, il en avait marre, il était mal dans sa peau, il se trouvait moche et boutonneux.
    Un jour je lui demandais pourquoi Mathieu ne venait plus chez nous, il rougit et baissa la tête. Je comprenais d'un coup ce que je refusais de voir. Antoine avait une attirance pour les garçons. Je pris mon fils dans mes bras, je ne savais comment lui dire que j'avais compris son trouble. J'ai pu seulement lui dire, je sais !, je sais ! Je t'aime, tu es mon fils adoré, et rien ni personne ne pourra changer cela.

    Il était amoureux de son ami Mathieu et celui ci, l'avait repoussé, horrifié et l'avait sommé de ne plus lui adresser la parole.

    Il avait perdu son ami et son amour et il en souffrait énormément. Nous avons beaucoup parlé cette année là, il m'était difficile de comprendre pourquoi nous en étions arrivé là, et je n'arrivais pas à en parler à son père. JP n'était pas particulièrement homophobe, mais comme tout les hommes il préférait que cela ne se passe pas dans sa famille, il était macho, pour lui il était inconcevable d'aimer une personne du même sexe et il espérait que son fils lui fasse des petits enfants et continue la lignée des Moulin. On se préparait des lendemains de larmes.
    Nous étions en 1985 Antoine avait 17 ans et nous commencions à entendre parler du Sida, mais d'une façon lointaine, on nous parlait surtout de drogués, mais assez peu d'homosexuel. J'en parlais à mon médecin qui me donna les coordonnées d'association d'aide aux parents. J'avais l'air fin au téléphone en expliquant mon problème, ou plutôt le problème d'Antoine,
    Qu'importe que j'ai du mal à accepter que mon fils soit pédé, l'important était qu'il l'accepte, lui. Je voyais cela comme une maladie incurable mais qui ne tue pas. Je devais déjà faire en sorte qu'il redouble sa terminale dans un autre lycée, ce serait la tâche la plus facile, JP ne comprit pas pourquoi ce changement mais je restais ferme.
    J'avais commencé à culpabiliser et pourtant jamais mon garçon n'avait été dans mes jupes , Qu'avions nous fait, qu'avions nous raté, je compris plus tard que ce n'était pas un dégoût des filles, mais une attirance pour les garçons. Que notre éducation, n'était pas en cause. C'était comme ça ! Il fallait faire avec.
    Quant au bac, Antoine se repris, l'année suivante et l'eut avec mention,
    Il restait à informer JP qu'il n'aurait pas de petit fils qui perpétrait le nom des Moulins.

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    A suivre.
     cette histoire n' est absolumant pas autobiographique
    « LE DILEMME DE NOELLE SOLEIL CHASSE LA BRUME »
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